"Certificat de bonne conduite" demandé par Brougham en 1848, AMC 5S7 (suite)
"Dans un brûlot publié à l'automne, qui voulait être pour la révolution de 1848 ce que les Reflections on the French Revolution de Burke avaient été pour celle de 1789, le très whig lord Brougham attaquait vivement Louis Blanc, alors réfugié en Angleterre. Brougham fustigeait la « fuite » de Louis Blanc, et ses desseins aux conséquences « sanglantes ». Il comparait le socialiste français à Robespierre et Saint-Just. L'utilisation de références héritées de la Révolution française était fréquente outre-Manche ; sous la plume de Brougham, l'amalgame avec le sang versé par les Jacobins était une commodité rhétorique. Il y avait peu de socialistes en Grande-Bretagne et, pour trouver un authentique éloge britannique de Louis Blanc, il faut chercher du côté des radicaux. John Stuart
Mill, qui devait répliquer à l'opuscule de Brougham par un article de la Westminster Review qui est demeuré le principal plaidoyer britannique pour la révolution française de 1848, nourrissait pour Louis Blanc une estime certaine, même s'il regrettait que le Français aille un peu trop loin dans ses théories communistes..."
extrait - d'un article écrit par Fabrice Bensimon.