Enfants travaillant à la Verrerie, 1870, AMC 2F21
Le 22 mars 1841, une première loi réglemente le travail des enfants et des filles mineures. Puis une autre loi en 1874 provoque la création de 15 inspecteurs avec des commissions locales.
La Verrerie de La Bocca emploie de nombreux enfants, même jeunes. En 1870, une première enquête est menée. Elle révèle ceci :
- Sur 21 enfants employés, 3 âgés de 11 ans travaillent de 9 à 10 heures par jour au lieu des 8 heures autorisées.
- En ce qui concerne l’instruction : seuls 11 d’entre eux savent lire et écrire et aucun ne fréquente l’école.
- De plus, aucun livret ou registre n’est tenu à jour. Le plus jeune de ces enfants a 10 ans. Les jeunes ouvriers sont analphabètes à 60.7%.
Le commissaire de police conclut sur des paroles rassurantes : le directeur n’avait pas l’habitude de s’assurer que les enfants ont fréquenté l’école, il le fera à l’avenir. En 1878, la situation reste critique. Le 24 septembre 1878, un inspecteur se rend à la Verrerie pour y présider à une inspection. Il constate de graves anomalies. Seul le livret d’un des enfants est rempli. Aucune école n’a été construite pour ces élèves et aucun cours aménagé ne leur est donné. En 1881, le directeur adresse une requête au bureau de l’enseignement professionnel et du travail des enfants dans les manufactures afin que « le certificat ne soit pas exigé, au moins provisoirement, des enfants d’origine étrangère employés dans son usine ». Le ministre de l’Agriculture et du Commerce signe la lettre de protestation au Préfet des Alpes-Maritimes : « La loi doit être appliquée - quelle que soit leur nationalité ».