Traité pratique des maladies des nouveaux nés, 1855, Médiathèque, TC3038
Traité pratique des maladies des nouveau-nés, des enfants à la mamelle et de la seconde enfance par Bouchut, E. (Eugène), 1818-1891.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES MALADIES DE L'ENFANCE ET SUR LES MOYENS DE LES RECONNAÎTRE."Il est impossible de se rendre compte des phénomènes qui se rattachent aux maladies de l'enfance, si l'on ignore les principes et les lois de physiologie qui régissent les affections du jeune âge. La connaissance de ces principes est surtout nécessaire pour bien comprendre les différences qui séparent les affections des jeunes enfants des mêmes affections qui se développent chez l'adulte. Rien n'est comparable. [....] Dans les premiers temps de l'existence, l'activité des fonctions est vraiment remarquable ; la nutrition, la circulation, l'élaboration des humeurs s'effectuent avec une grande rapidité. Mais si cette accélération des mouvements organiques est nécessaire à l'accroissement des sujets, elle détermine une susceptibilité pour ainsi dire malheureuse des organes qui les dispose aux maladies. Aussi est-on plus souvent malade dans la première enfance qu'à toute autre époque de la vie. Cette aptitude morbifique se révèle d'ailleurs par des faits d'une haute signification. Je veux parler de la mortalité des entants nouveau-nés. [...] Le premier jour est le plus terrible à passer ; un grand nombre des enfants succombe, et nous savons, d'après Henschling, qu'en France, sur un million de naissances annuelles, il y en a 160 000, c'est-à-dire le sixième, qui sont fauchées par la mort à la fin de la première année. Cette mortalité est un peu plus forte chez les garçons que chez les filles, et [...] pour 100 enfants de chaque sexe et de à un an d'âge, il succombe 20 garçons et 16 filles. - C'est une loi constante pour les États de l'Europe où la statistique des décès a été faite avec soin."