Feuillets du carnet d'un explorateur, Ginoux de La Coche (AMC 11S144)
Edmond de Ginoux de La Coche aborde aux îles Marquises en septembre 1843 avant de gagner Tahiti où il séjournera deux années. Issu d’un milieu aisé, il abandonne tout à 32 ans, pour “vivre auprès des Sauvages pour mieux les étudier”. A Tahiti il fonde “L’Océanie française”, premier journal en français, apprend le Kanaque, possède une case et une pirogue traditionnelles et commence une collection d’objets, recueillis sur place et aux Marquises, ou en provenance des îles de l’ouest : Fidji, Tonga, Samoa…
Un second voyage vers l’Océanie (1847) tourne court. Sur la route du retour, Ginoux fait de longues escales au Chili et au Pérou, rencontre les indiens Patagons sur l’île de Chiloé et collecte des objets de céramique précolombienne. Il rentre définitivement en France en 1850 via Panama, La Havane et New York pour s’installer à Paris puis à Nice (1857) après un dernier projet avorté de voyage en Amazonie.
Il entreprend la rédaction du “Catalogue raisonné des objets ethnographiques composant [sa] collection”, manuscrit en 5 cahiers, conservé au Musée de la Castre, où sont répertoriés plus de 300 objets accompagnés de dissertations anthropologiques et historiques dans une perspective d’ethnographie comparative.
Edmond meurt à Marseille le 27 juillet 1870. Sa collection est rachetée par le baron Lycklama qui en fait don à la Ville de Cannes en décembre 1877. Elle constitue aujourd’hui l’une des plus importantes collections océaniennes en France.
Le manuscrit, document majeur pour l’étude de la Polynésie à l’aube de la colonisation, a été publié en 2001 aux éditions L’Harmattan.