Présentation du fort militaire de l'île Sainte-Marguerite
Le fort royal de l'île Sainte-Marguerite doit son allure moderne à un homme, Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban. D'une forteresse ancienne, bâtie une première fois à la hâte par Richelieu, remaniée en urgence par le siège espagnol, reconstruite après 1637, il raisonne une citadelle performante, apte à se défendre et comportant les aménagements nécessaires à la modernité de l'artillerie de l'époque.
C'est à la fin du XVIIe siècle, sous la volonté de Louis XIV, que le fort revêt une nouvelle fonction, celle de prison d'Etat ou prison royale, symbole du pouvoir absolu du monarque.
Le premier mémoire de Vauban, daté de 1682, sur l'île Sainte-Marguerite, préfigure tous les aménagements qui furent réalisés. Le bastion de Richelieu est amélioré, de nouvelles embrasures servant au tir sont percées, les fossés sont creusés pour donner plus d'aisance à la défense de la place.
Les soldats, autrefois logés chez les habitants et aux frais des logeurs, bénéficient de nouvelles casernes dont le confort est rudimentaire. Les soldats dormaient à deux ou trois dans un lit de 1,20m dans des chambres de 4 lits. Augmentées et réhaussées à la fin du XVIIe siècle, les casernes sur la nouvelle place d'armes permettent en plus de loger les lieutenants et les officiers.
En 1693, des guérites ou échauguettes sont édifiées, tout comme la poudrière qui servait à stocker la poudre pour les canons et les fusils. De nouvelles cellules sont créées dans une nouvelle aile, bâtiment longeant la falaise sur le côté nord de la place d'armes à la fin du XVIIe siècle. D'épaisses grilles de fer forgé furent diposées aux fenêtres et le couloir fut fermé par des portes à tambour. Ce bâtiment était un véritable quartier de haute sécurité, rendant impossible toute communication. La seule rupture avec l'isolement restait la possibilité d'assister à la messe dans la chapelle située au bout de l'édifice. Les cellules du bâtiment étaient composées de cheminées et de latrines, ce qui indique l'importance du rang des prisonniers. Ces derniers pouvaient choisir la décoration de leurs cellules, en faisant appel à un tapissier, selon leur fortune.
Intéressons-nous aux prisonniers de ce fort.