1788, l'exil de Duval d'Eprémesnil
Né à Pondichéry en 1745, devenu avocat, spéculateur, l'entreprenant Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil connut un exil de quatre mois sur l'île Sainte-Marguerite, avec sa femme, à compter de mai 1788. Franc-maçon, il marque tôt son opposition au pouvoir monarchique, passe pour un "révolutionnaire", alors que son opposition est celle d'un propriétaire terrien, homme d'affaires, qui ne supporte plus comme beaucoup de ceux-ci, les privilèges accordés à l'ancienne noblesse. Il fut l'un de ceux qui provoquèrent la convocation des Etats généraux.
Arrêté en mai 1788, il est exilé à l'île Sainte-Marguerite, par le monarque, ayant également déplu à Marie-Antoinette, et il remontera à Paris, tout auréolé de gloire (ce qui est "moqué" cruellement dans la parution ci-après). Gloire de courte durée. Comme député aux états-généraux, il s'oppose à la réunion des trois ordres et devient vite contre-révolutionnaire. Attaché à ses intérêts commerciaux et financiers, développant une cellule de renseignements pour assurer la fuite des émigrés, le peuple de Paris se saisit de lui en juillet 1792 pour le "lanterner". Malmené, puis relâché, puis de nouveau arrêté en avril 1793 pour complot, il sera guillotiné en 1794.
Ce parcours fait de Duval d'Eprémesnil un précurseur de la Révolution, avant qu'il n'en devienne, à l'égal de beaucoup d'autres, la victime.