L'abbaye de Lérins, monument historique
Les Abbés de Lérins ont été des seigneurs temporels puissants, dont les possessions s'étendaient au-delà de la France. Ces propriétés se situaient sur le littoral en Méditerranée, les comtés cannois, antibois, vençois, grassois, s'étalaient jusqu'à Gênes, Mariana, Vintimille, et jusqu’au nord de la Loire. L'abbaye avait le droit de battre monnaie, et distribuait ses indulgences aux pèlerins qui venaient, attirés par la réputation de sainteté des ermites, obtenir la rémission de leurs péchés. Le "cartulaire" de Lérins est l'un des plus célèbres en Provence : il compile 367 chartes dont 360 en latin et 7 en provençal, 18 bulles de différents papes et un diplôme de 825 (Louis le débonnaire).
Pour la région proche, Cannes était alors une simple dépendance de l'abbaye, comme Mougins, La Napoule, Auribeau, Mouans-Sartoux, Vallauris, Valbonne, Pégomas, Mandelieu, etc. Une charte de franchise nous est connue pour les Cannois de manière détaillée, celle de 1448. Le nom de "Canua" est repris dans le dictionnaire géographique du cartulaire : acte de reconnaissance de la cité. Sous le régime de la commende, l'abbaye de Lérins fut confiée à des évêques. Le dernier fut Mgr François d'Estienne de St Jean de Prunières, évêque de Grasse. Le monastère fut sécularisé en 1788 : il ne comptait plus que quatre religieux. Rendu au culte en 1859, sa restauration fut alors entreprise. Dix ans plus tard, il était remis aux moines cisterciens de Sénanque. (BH131, Côte d'Azur, Leprohon, 1967)-L'ouvrage de référence, coté BH916 aux AMC, sur l'abbaye est le suivant : Histoire de l'abbaye de Lérins, par un collectif d'auteurs, paru en 2005, publié par ARCCIS, dans la collection des Cahiers cisterciens - Des lieux et des temps, n°9.
Cartulaire en ligne de 1905, publié par Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9815608z.r=abbe%20allieziles%20de%20lérins%20iles%20de%20lérins?rk=21459;2