Fin de la guerre, bilan, épuration
Pertes humaines : dans le département, 4 206 victimes sont recensées : 1 136 militaires, 84 morts en captivité, 222 résistants exécutés ; 918 civils tués par des mines ou des bombardements, 1 930 déportés qui ne rentreront jamais. Cannes enregistre une population de 45 548 habitants à la fin de la guerre, contre 49 032 habitants, avant 1939.
L’épuration : entre le 25 août 1944 et le 2 septembre 1944, 247 détenus sont interrogés à Cannes, une centaine sont relâchés. Ces prisonniers, retenus à l’hôtel Montfleury, sont jugés à Grasse, et le plus souvent, tous les collaborateurs seront privés de droits civiques, rayés des listes électorales. Il n’y eut pas de condamnations à mort ou d'exécutions à Cannes, à notre connaissance, mais des règlements de compte : des femmes seront tondues, des familles entières forcées au départ. L’épuration économique prédomine, la population ayant très largement souffert de la faim, comme le disent les témoignages recueillis. Les avoirs d'entreprises allemandes sont bloqués dans les banques. Des bombes seront posées dans les magasins des fascistes les plus notoires, ou de collaborateurs connus. Les certificats et attestations pour "non collaboration" deviendront alors précieux. La peur a changé de camp.
La présence de nombreux permissionnaires américains ramène de la gaieté, mais les vainqueurs ne se comportent pas toujours, hélas, comme il le faudrait. Les jeunes filles doivent être gardées à la maison, et les Cannois se plaignent parfois de comportements abusifs de certains soldats avec les femmes. Le commandement doit alors rappeler les règles. La réception du vainqueur connaît ses limites.
Pour l'épuration, se reporter à l'étude d'Audric Capella parue dans Un siècle de vie cannoise, paru en 2014, disponible aux Archives.