Prisonniers de guerre et travail obligatoire
S.T.O et requis civils
Le bilan de la « guerre éclair » de 1939-40 est lourd pour Cannes : 72 tués et 916 prisonniers, comme l’indique M. Panicacci dans son ouvrage ci-dessous cité.
L’Allemagne contraint les pays qu’elle occupe à envoyer des ouvriers sur son territoire. Pour satisfaire à cette demande, Vichy instaure la « Relève » en juin 1942. Cette mesure concerne la remise en route d’une industrie et vise les femmes célibataires. Officiellement, il s’agit d’obtenir le retour des prisonniers, échangés contre des ouvriers ; de bons salaires, une nourriture copieuse et des logements sont promis. Mais les départs seront peu nombreux. Un Office de Placement allemand ouvre ses portes à Cannes le 22 septembre 1942. Plus de 2500 travailleurs dans le département partent avec seulement 727 spécialistes, essentiellement des chômeurs.
Devant les demandes pressantes de l’Allemagne, Vichy instaure le service du travail obligatoire (STO) en février 1943. La mesure touche l’ensemble de la population notamment la classe d’âge 1920-1921, requise pour un service civil de 2 ans en Allemagne. La plupart des jeunes gens viennent alors renforcer les maquis.
A Cannes, 212 travailleurs sont requis pour partir en Allemagne au titre du STO, soit 7% du contingent départemental.
La SNCASO (usine aéronautique de Cannes) manque de disparaître avec le prélèvement allemand de 325 spécialistes ; le préfet agira pour limiter ces départs.
Sources : Les Alpes-Maritimes 1939-1945, de M. Panicacci (cote BH261) ; Histoire de Cannes, sous la dir. de M. Ruggiero (cote BH1287) ; Cannes 1939-1945, de M. Digiuni (cote BH543).