Réfugiés ou exilés russes
Un vice-consul de Russie existe à Cannes, regroupé avec le Consulat de Nice en 1906. Près de 150 Russes vivent à Cannes en 1906.
Dans les années 20, les exilés russes s'installent à la Bocca. Les logements y sont moins chers, mais leur quotidien reste rude, leur déclassement social est difficile. Ces "Russes blancs" ont fui la Russie en raison d'opinions favorables au régime tsariste. Pour d'autres, la misère, les persécutions policières, l'antisémitisme ou la boucherie des deux guerres mondiales les a jetés sur les routes. Les estimations sur le nombre de Russes réfugiés en France, à cause de la Révolution bolchevique de 1917, sont variables, il est impossible d'avoir une certitude. La querelle des chiffres se poursuit aujourd'hui. Ils sont plus de 520 en 1937 à Cannes, pour l'essentiel, des ouvriers. La France, après les pertes humaines de la guerre 14-18, fut heureuse d'accueillir ces hommes, recrutés pour l'armée ou pour la main-d'oeuvre, mais elle craignit aussi ces réfugiés : un Russe assassinera le Président Paul Doumer en 1932, accusant la France de ne pas avoir combattu le bolchevisme.
Des naturalisations interviennent, au titre de services militaires (à Cannes, 91 naturalisations entre 1929 et 1939). Des réfugiés furent employés par une société chargée de l'enlèvement et du traitement des ordures ménagères, la S.C.EM et par les Ateliers du Nord. Un recensement des réfugiés, en 1964, montre une répartition sur toute la commune. M. Kachine, l'un d'entre eux, a vécu à La Bocca. A titre d'exemple de trajectoire, Wladimir Abukow, originaire de Crimée, se réfugie d'abord en Turquie, puis à Berlin, en Allemagne, avant de venir à Paris, chassé par la crise économique de 1929 ; il sera photographe à Cannes de 1932 à 1979. Sa fille a accepté de témoigner et nous l'en remercions vivement.
Une maison de retraite, avenue Maréchal Juin, a accueilli 200 réfugiés russes âgés, venant de Trieste, dans les années 50, avec l'aide de la Fondation Tolstoï. Cette maison existe encore au quartier des Gabres (http://www.aoapar.fr/?page_id=50) mais de nos jours elle est devenue un EHPAD.
Pour en savoir plus : https://www.persee.fr/doc/mat_0769-3206_1996_num_44_1_403047?q=réfugies+russes+France+ Se reporter également au site de l'OFPRA : https://ofpra.gouv.fr/fr/histoire-archives/archives/archives-en-ligneet au mémoire de Marie PIETRI : https://www.departement06.fr/documents/Import/decouvrir-les-am/rr179-russe.pdf