L'enfant abandonné, placé, mis au travail
Le XVIème siècle se caractérise par la méconnaissance des étapes de l’enfance. Les parents connaissent mal l’âge des enfants ; dès 8 ou 9 mois, ils les habillent en adultes. Sevré, dressé, l’enfant entre de plein-pied dans le monde du travail et apprend très vite un métier. Les orphelinats sont nombreux et tentent de compenser les abandons ou la misère.
Etant vu comme une bouche de plus à nourrir par la partie défavorisée de la société, l'enfant est parfois abandonné, ce qui est considéré comme un crime punissable. L’abandon est effectué par la famille, la sage-femme, le prêtre, la nourrice. Après entente verbale et versement d’argent, l’enfant est déposé à l’hôpital des enfants trouvés. L’exposition, elle, s’accompagne d’un souhait de survie : à la porte d’une demeure riche, d’une église, d’un hôpital : des "tours" sont installés à cet effet. Saint-Vincent-de Paul crée en 1638-1640 l’œuvre des enfants trouvés, qu'un l’Edit de juin 1670 consacre officiellement. La mortalité des enfants abandonnés est considérable, provoquée par les mauvaises conditions de séjour dans les hospices et celles des mises en nourrice. Ceux qui survivent sont mis au travail dès 7 ans pour certains hospices, ou en apprentissage à 14 ans.
Au XVIIème siècle, une mutation s’opère : la durée de l’enfance se précise ; les pères s’intéressent à l’âge de leurs enfants. Les tableaux multiplient les représentations enfantines. Progressivement, l'enfant sera considéré comme une promesse d'avenir, soigné et éduqué.