Premier hôtel de ville, tuerie, issugan, horloge
La première maison commune est sise au sommet du Suquet, près de la chapelle Sainte-Anne, à l'angle du rempart côté nord-ouest. Vers 1515, on installe l'hôtel de ville dans le bâtiment de la boucherie (partie sud de l'école des Beaux-arts actuelle). L'installation est précaire... on en répare les vitres en 1765 ; progressivement abandonnée et tombant en ruines sa démolition est envisagée. On affecte une cloche en 1792 à l'hôtel de ville, pour alerter la population en cas de danger.
De la Révolution française à 1875, la communauté loue provisoirement, aux Sieurs Aune, Ricord, Calvy, à M. Achard, au Comte Rostan d'Ancezune (1862-1866), des locaux qui serviront de maison commune. L'hôtel de ville est enfin situé rue de la Commune (devenue rue Jean de Riouffe). Il fallut rassembler des fonds, parvenir à se mettre d'accord sur un emplacement, avant qu'il ne soit construit l'édifice qui existe encore aujourd'hui, et qui ne fut achevé qu'en 1877.
La maison commune du Suquet jouxte l'Issugan, un grenier servant à étendre et à sécher les peaux de bêtes, près de l'abattoir communal, la tuerie. La boucherie était affermée, le bail consistait pour celui qui emportait l'adjudication à fournir contre redevance toutes les quantités de viande nécessaires aux habitants, dans des conditions minutieusement détaillées. Dans un tel acte, il est dit que le boucher jouira pendant ledit temps de la Boutique au-dessus de la Maison de ville, du Cabinet au-dessous du Pontis, et de l'Issugan, qui appartient à la communauté... les édiles achètent alors la viande dans les grandes foires de montagne, dont celles du Haut-Var ou d'Entrevaux.
La solidité et la salubrité de ces lieux publics est douteuse, les préoccupations hygiénistes sont très loin d'être encore au rendez-vous.
L’imposant clocher appelé tour de l’Horloge était à l’origine une tour dépendante de l’enceinte du château. Sous son porche, une plaque rappelle le souvenir de Roger Stiegler qui fut l'un des célèbres organistes de l’église, de 1930 jusqu’à sa retraite en 1976.
Cette tour a comporté très tôt une horloge pour que la communauté puisse disposer de l'heure : une délibération du 25 avril 1762 en parle déjà.