Le premier port
Dit vieux port
Barques, tartanes, bricks et navires commerçant avec la côte ou les contrées lointaines fréquentaient en toutes saisons le mouillage de Cannes. Pour ne pas s’exposer à l’échouage que leur faisait courir la faible profondeur des eaux, les navires, faute de môle, jetaient l’ancre à une certaine distance de la grève, obligeant leurs équipages à procéder, au moyen de petites embarcations à fond plat, au transbordement des marchandises à charger ou à décharger. Charpentiers et calfats s’affairaient sur la plage à réparer les coques éprouvées par les ans ou les tempêtes, tandis que raccommodeurs et ravaudeurs remettaient en état voiles et filets.
Jusqu'à l'arrivée du chemin de fer en 1863, l'essentiel des marchandises utilisées dans la région passe par Cannes. La ville est longtemps dépourvue de port, les bateaux soit accostent sur la grève, soit mouillent à distance du rivage, et leurs cargaisons sont transbordées. Le mauvais temps rend le mouillage dangereux, provoque des naufrages aux XVIIIe et XIXe siècles, retarde sensiblement les opérations. Depuis 1772, la communauté réclame l'édification d'un môle, qui sera réalisé seulement sous Louis-Philippe entre 1838 et 1843.
Imparfait, le premier aménagement reste insuffisant : le môle reste trop ouvert à l'est. Il sera amélioré sous la municipalité Capron par la construction d'une contre-jetée (1898), le prolongement du premier quai (1897), puis enfin son exhaussement (1911).