Villa Campestra refuge des cheminots, AMC 10Fi645
Construite avant 1876, ce fut une grande maison de trois étages avec un perron de marbre. Des sculptures de fruits et fleurs ornent le haut des fenêtres. Enfin le fronton sculpté d’un décor végétal semble soutenir le toit de tuiles creuses. Au recensement de 1876, la villa est occupée par un couple de domestiques et leur fille car la maison ne semble pas occupée en permanence par ses propriétaires. Au recensement de 1881, la maison abrite différents locataires, surtout anglais. Cette même année, s’installe à Cannes, une filiale du Crédit Lyonnais, la Foncière Lyonnaise, chargée de percer le boulevard. De nombreux terrains furent alors expropriés et revinrent à la Société civile des terrains de Cannes et du Cannet. Une fois le boulevard construit en 1883, la villa Campestra échoue à la Foncière Lyonnaise.
C’est probablement vers cette époque que la maison a été agrandie de deux ailes en retour. Le jardin est agrandi et occupe le reste de l’îlot jusqu’au croisement des rues Auber et Montboissier. Au recensement de 1886, la famille Berger est installée à la villa, mais les recensements de 1891 et 1896 trouvent la maison vide d’occupants. La villa est à nouveau habitée en 1901 par une locataire, Madame Strafford, directrice de pensions. En 1902 la Foncière Lyonnaise revend la villa à un Anglais, Georges Kilford-Périnelle, membre de l’Ecole française de Rome. A sa mort, et après vente aux enchères, c’est Monsieur Reynaud qui en est le propriétaire. Ce dernier vend la propriété en 1918 au comte de Kersauson, aïeul du navigateur Olivier de Kersauson. Après plusieurs reventes, l’association du « refuge des cheminots » s’en porte acquéreur en 1946, avec l’aide de la SNCF.
Les pensionnaires seront permanents ou temporaires. Quelques chambres sont réservées aux non-retraités, mais cette dernière possibilité eut un tel succès qu’il fallut rapidement rehausser de deux étages. En 1948, un nouveau bâtiment situé en bordure de la rue Campestra, comprenant dix-huit chambres, est construit. En 1956, une moyenne de 59 passagers faisait un séjour quotidien à l’hôtel.
Ce refuge a été mis en vente, celui-ci n’offrant pas les conditions d’hébergement des personnes âgées dépendantes, comme l’exige la réglementation.