Examen d'excuses parentales pour se dérober à l'obligation scolaire, mai 1883, AMC 1R17
L’arrondissement de Grasse compte 66% d'enfants scolarisés en 1860. Avec 121 établissements, c’est le mieux équipé. Mais 35% des filles de l’arrondissement ne fréquentent pas l’école ; ce sont des chiffres supérieurs à ceux de Nice grâce à l’action de l’Etat et des congrégations féminines. « L’instruction des filles est plus essentielle encore que celle des garçons, au point de vue de la civilisation d’un pays », selon le propos d’un inspecteur.
La nouvelle politique porte ses fruits dès 1881 : 80.2% des filles et 94.2% des garçons du département sont inscrits. Cela masque des variations annuelles quant à la durée et la régularité de la fréquentation. En 1883, il y a encore un absentéisme scolaire : les absences sont notées sur un registre. Retenus par leurs parents, les enfants accomplissent des tâches domestiques ou agricoles.
L’école est un lieu disciplinaire : le relevé de notes juge du travail de l’élève mais aussi de sa conduite. Pour les écoles mixtes, les enfants sont séparés par une cloison ; la récréation a lieu par intervalles, entre filles et garçons. L’organisation se structure : il y a l’élémentaire, le moyen et le supérieur. A cela s’ajoutent la classe enfantine et le cours complémentaire d’enseignement primaire supérieur, d’une durée d’un an. La fin de la scolarité est sanctionnée par le certificat d’études, inauguré en 1877, auquel peuvent participer les enfants à partir de 11 ans.
En 1899, l’enseignement devient obligatoire jusqu’à l'âge de 14 ans.