Lettre du 02 mars 1918
(cote 67S42)
Lecture par Monsieur Paul PASCOT, comédien, ancien étudiant de l’ERAC.
Mots clés : vie quotidienne
Le 2 mars 1918,
Bien chers parents,
Pendant toute la journée d’hier et dans la nuit, les bôches n’ont pas cessés de bombarder. Tout d’abord on a cru que c’était les préparatifs d’offensive qui commençaient, mais ce n’a été qu’un fort coup de main. LE 102e régiment d’infanterie a eu des pertes assez élevées, mais nous, tout va pour le mieux. Je viens de recevoir à l’instant les journaux de la région et je vois que les populations réclament à corps et à cris des vivres (pain, etc.) Aujourd’hui, vous ne pouvez vous figurer la journée maussade que nous avons à passer. Depuis hier au soir, la neige tombe à gros flocons et la terre en est couverte d‘une épaisseur de 15 cent[imètres]. Le froid n’est pas trop vif, mais c’est ennuyeux tout de même car pour peu que l’on sorte, les pieds sont vite humides, puis on a froid. Comme je ne vois plus rien d’envoi à toute la maisonnée mes plus étroites embrassades.
Et toujours avec vous tous,
Hervé