Lettre du 17 novembre 1918
(cote 67S50)
Lecture par M. Thibault PASQUIER, comédien, ancien étudiant de l’ERAC.
Mots clés : artillerie d’assaut, entraînement militaire
Le 17 novembre 1918,
Ma bien chère frangine,
Vous devez attendre de mes nouvelles avec impatience, mais les voici. Je suis arrivé à mon ancien pays en parfaite santé. J’ai retrouvé mes anciens camarades toujours aisés mais au lendemain, ça été autre chose. Le matin à 8 heures, nous avons été à Cercottes toucher nos chars. Je croyais pourtant que nous nous en serions jamais servis.
Aussi pour nous réjouir, j’ai touché un char canon. Quelle affaire ! Enfin aujourd’hui, dimanche, nous avons repos et nous avons quitté Fleury pour aller à l’Olivet
Où il y a grand bal. Aussi, j’espère bien m’amuser et en profiter, car il fait un froid terrible et nous n’arrivons pas à nous réchauffer. Depuis plusieurs jours, il gèle à pierre fendre et qu’est-ce que ça va être quand nous serons à Cologne, car nous devons aller là-bas dans ces pays de fraicheur.
J’ai reçu une lettre d’un camarade du 103e, ils ont presque tous été tués. C’est terrible !
Enfin pour aujourd’hui, je termine en vous envoyant à tous mes plus étroites embrassades,
Toujours à vous,
Hervé