Cannes à l’heure américaine
Cannes à l'heure américaine
Après les combats libérateurs en Provence, les soldats de l’US Army stationnent pendant plusieurs mois sur la Riviera à des fins de repos et de récréation. L’accueil de permissionnaires américains est organisé par l’USRRA - United States Riviera Recreational Area - dans les hôtels cannois réquisitionnés. Entre janvier et décembre 1945, ils sont 300 000 hommes à venir se reposer et se divertir dans la région. A Cannes, le Colonel Warren E. Pugh, administrateur de l’USRRA et responsable du district de la Riviera, assure le lien entre l’armée américaine et les autorités cannoises. Ce sont 3 000 officiers, avec chacun 10 000 francs en poche, qui débarquent chaque semaine dans la cité azuréenne. Leur présence est une aubaine pour l’emploi et le commerce. Sur le plan des divertissements, les services de l’USRRA animent et coordonnent des activités de repos et de loisirs. L’année 1945 est marquée par des fêtes et célébrations telles que l’Independance Day, le 4 juillet à l’hôtel Carlton, ou encore l’Air Force Day, le 4 août.
Le club, réquisitionné par l’armée américaine, ne reçoit pas de civils.
Club situé 6 rue Macé, à l'emplacement de l'ancien Bœuf sur le toit. Dans les clubs et dancings américains, on se déhanche sur les rythmes du jazz, du swing et du rock’n roll.
Après février 1946, Cannes reste un centre d’accueil pour les soldats américains, reçus cette fois-ci non plus comme permissionnaires, mais comme simples touristes.
Cette parenthèse américaine dans la vie cannoise prend fin en février 1946. Les permissionnaires sont en effet regroupés à Nice, siège de l’USRRA, pour des raisons économiques. De son côté, Cannes souhaite récupérer son parc hôtelier pour organiser sa saison touristique et son festival du film. De cette cohabitation souriante mais parfois pesante pour la population - certains mauvais comportements des permissionnaires étant à déplorer (forte consommation d’alcool, bagarres, vitesse excessive au volant) - il reste une fascination pour ces hommes, instruments de l’American way of life, et aussi … quelques bébés nés de la rencontre entre deux mondes épris de liberté.
Les soldats américains offrent à vingt-cinq enfants cannois un dîner de Noël à l’hôtel Carlton.
En partant de la gauche : le docteur Raymond Picaud et le colonel Pugh.