Rétablir les infrastructures, les réseaux

RÉTABLIR LES INFRASTRUCTURES, LES RÉSEAUX

A partir de 1943, les actions répétées de la Résistance ainsi que les bombardements alliés mettent à mal le réseau ferroviaire. Outre les dépôts de locomotives et les triages, les ponts et les viaducs sont aussi des objectifs militaires destinés à couper les voies de ravitaillement de l’armée allemande. Au lendemain de la Libération, Cannes, comme d’autres communes du littoral azuréen, est ainsi coupée du reste du monde. Il est urgent de reconstruire pour permettre la circulation des personnes et des marchandises mais il faut se contenter, dans un premier temps, de simples passerelles en bois construites à la hâte à la place des ponts détruits. Tout service ferroviaire régulier est suspendu sur la ligne de la Côte d’Azur pendant près de trois mois. A la fin novembre 1944, un autorail assure la première liaison entre Marseille et Saint-Laurent-du-Var mais aucun service n’est encore rétabli en direction de Monaco, Menton étant toujours sous le feu de l’ennemi. L’accès au chemin de fer est limité aux seuls porteurs d’ordres de mission et un quota de places est réservé aux principales gares desservies. Pour activer la reprise de l’activité touristique, la SNCF bénéficie de l’aide américaine sous la forme de livraisons massives de nouvelles locomotives 141-R. En octobre 1945, les ponts et chaussées ont reconstruit neuf ponts importants et installé soixante-dix ponts provisoires. Ce n’est qu’en 1946 que la situation s’améliore de manière significative même si beaucoup reste encore à faire.

Note du central téléphonique de Cannes au comité de libération de Cannes, octobre 1944. AMC, 4H60 1 3
Note du central téléphonique de Cannes au comité de libération de Cannes, octobre 1944. AMC, 4H60

Etats des lieux des travaux à effectuer sur les réseaux routier et ferroviaire.

Deux camions de l’armée américaine franchissent le passage à gué sur la Siagne, construit provisoirement pour remplacer le pont détruit, non daté. Photographie anonyme. AMC, 13Fi148 2 3
Deux camions de l’armée américaine franchissent le passage à gué sur la Siagne, construit provisoirement pour remplacer le pont détruit, non daté. Photographie anonyme. AMC, 13Fi148
Chantier de reconstruction du pont sur la Siagne (RN7), à l’ouest de Cannes, 11 septembre 1944. Photographie anonyme. AMC, 25Fi1694 3 3
Chantier de reconstruction du pont sur la Siagne (RN7), à l’ouest de Cannes, 11 septembre 1944. Photographie anonyme. AMC, 25Fi1694
Le viaduc d’Anthéor détruit, août 1944. Photographie Traverso. AMC, 13Fi244 1 2
Le viaduc d’Anthéor détruit, août 1944. Photographie Traverso. AMC, 13Fi244

En onze mois, de septembre 1943 à août 1944, douze bombardements aériens visent cet objectif stratégique prioritaire pour les Alliés. Le 15 août 1944, les deux piliers Est du pont sont détruits. Le viaduc est totalement inutilisable.

« Depuis octobre 1945. On greffe des forces nouvelles au viaduc d’Anthéor », Nice-Matin, n° du 25 juin 1946. AMC, PER20 2 2
« Depuis octobre 1945. On greffe des forces nouvelles au viaduc d’Anthéor », Nice-Matin, n° du 25 juin 1946. AMC, PER20

Après avoir subi dix-sept bombardements avant la Libération, le viaduc est consolidé en juin 1946 : 650 m3 de béton et 20 tonnes d’acier ont été nécessaires.

La villa Corne d'or

Installée dans le quartier de la Pointe Croisette, avenue des Hespérides, cette majestueuse villa Belle-Epoque, construite par l’architecte cannois Charles Baron, est le triste symbole des dommages causés par les bombardements alliés de la Libération sur les propriétés privées du boulevard de la Croisette. D’abord réquisitionnée par les troupes italiennes, la villa Corne d’or héberge par la suite un imposant bunker allemand et devient par conséquent une cible privilégiée. Après-guerre, l'architecte cannois, Lucien Stable, la reconstruit selon des plans radicalement différents.

La villa Corne d’or endommagée par les tirs alliés, 1944. Photographies Traverso.
La villa Corne d’or endommagée par les tirs alliés, 1944. Photographies Traverso.
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