Une politique sociale volontariste
Une politique sociale volontariste
Très tôt, dès octobre 1944, la délégation municipale porte un large programme social dans lequel la priorité est donnée à la jeunesse et à la protection de la mère et de l’enfant. L’installation de la Maison de la mère et de l’enfant villa Saint-Honoré, route de Fréjus, destinée à abriter les mères abandonnées avant leurs accouchements et à les initier, en même temps, aux travaux du ménage et à la puériculture, est une réalisation majeure. Sous l’égide de l’Œuvre maternelle, détruite à la Libération, cette Maison regroupe, à partir de janvier 1945 : d’un côté, la Pouponnière pour l’accueil des bébés des filles-mères abandonnées ou seules, de l’autre, l’Abri maternel pour l’accueil des mères enceintes abandonnées et des filles mères indigentes, aussi doté de cours ménagers. En janvier 1946, le Logis enfantin, créé par l’Union des femmes françaises, ouvre quant à lui ses portes aux enfants dont les mères sont hospitalisées ou détenues. A défaut de subventions suffisantes, face à l’augmentation du coût de la vie, la municipalité fait appel aux dons pour soutenir son programme. D’autre part, des écoles de plein-air et des colonies de vacances voient le jour et offrent ainsi la possibilité à des enfants, signalés par le médecin scolaire, de bénéficier de séjours au grand air. La réorganisation de l’inspection médicale scolaire, avec l’installation de dix cabinets médicaux dans les principales écoles de la ville, permet un meilleur accompagnement des enfants dits déficients. Autre mesure phare : la première Maison des jeunes s’installe dans les locaux du Cercle nautique avant d’être relocalisée à la villa Saint-Honoré en 1947. En parallèle, dans un autre domaine, le projet de construction de l’hôpital des Broussailles, interrompu par la guerre, est relancé mais souffre de la pénurie de matériaux.
La Maison des jeunes offre des activités variées : cours ménager, stages, photographie, cinéma en plein air, musique, plein air (tentes), salle de culture physique, pratique de l’escrime et du tennis. Selon le docteur Picaud, il s’agit de « réunir les jeunes sans distinction de confession, de groupement ou de parti (…) qu’ils apprennent à se connaître, s’estimer et s’entraider ».
En 1922, la caisse des écoles achète un immeuble à Saint-Vallier, commune située au nord-ouest de Grasse, à 700 mètres d’altitude, pour y installer une colonie de vacances. Le 13 décembre 1945, la décision est prise d’en faire une école de plein air. Un terrain sportif y est aménagé l’année suivante. Le 12 juin 1947, l’école de plein air est transformée en colonie sanitaire à temps plein.
L’auberge de Jeunesse est inaugurée le 22 septembre 1945 dans les locaux du Cercle nautique. Contrainte de déménager, elle s’installe finalement au château de La Bocca en juillet 1948. En un an et demi, on dénombre plus de 4 000 nuits d’hébergement.
L’Œuvre maternelle bénéficie de plus de la moitié des dons.
Cette association permet à des enfants, mais aussi à des jeunes filles en congés payés, de partir en vacances au grand air. En 1947, ils sont 91 enfants à rejoindre le lac d’Aiguebelette en Savoie, à Dullin.