Conférence de Cannes en vue de la paix
Le but de cette conférence est de reconstruire l’Europe sur des bases économiques et financières saines, sur des principes de coopération et de réintégration des puissances exclues (Allemagne et Russie), ce qui entraîne un aménagement des réparations.
Le maire de Cannes, André Capron, multiplie les télégrammes vers Londres pour vanter les mérites de sa cité. Il propose à Lloyd George, Premier ministre britannique, souhaitant venir dans le midi, une résidence somptueuse de la Californie, la villa Valetta, dont l’occupante canadienne est invitée à passer quelques jours au Carlton. Les émissaires britanniques acceptent. Aristide Briand, Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, est d’accord : Cannes n’est pas loin de San Remo ; cela permet de rendre la politesse aux Italiens, qui ont accueilli une conférence en 1920.
Du 6 au 13 janvier 1922, se déroule à Cannes une réunion au sommet des vainqueurs de la guerre pour dessiner les relations internationales après les traités de paix.
Source : "La conférence de Cannes : diplomatie et Côte d’Azur (janvier 1922)", paru dans les Cahiers de la Méditerranée, par Jean-Rémy BEZIAS.
Les avantages pour Cannes
Lord Brougham a inventé Cannes en 1834, Edouard VII y a sa statue : tout cela est de bon augure pour l’entente cordiale.
A Paris, Raymond Poincaré (dans Le Matin reproduit par L’Éclaireur) brode sur ce thème : dans une telle cité, l’amitié franco-anglaise ne risque rien. Du côté des Cannois, les réactions intéressées sont résumées par Le Littoral : “les commerçants tireront un grand profit de ces assises internationales” ; on se réjouit de la “publicité mondiale qui va être faite à notre cité”.
Le maire Capron publie une proclamation solennelle pour ses concitoyens qui flatte le patriotisme local, sans trace de nationalisme anti-allemand : la ville déploiera le faste nécessaire à un tel événement.
« La Conférence de Cannes a été ponctuée de réunions brèves, mais hélas n’a abouti à aucune décision majeure ou marquante, ce qui aurait pu changer la suite des événements ; elle ne permettra pas d’éviter la réalité d’un autre conflit à venir, les intérêts économiques des nations présentes étant par trop différents. »
Article La conférence de Cannes : Diplomatie et Côte d’Azur (janvier 1922), paru dans les Cahiers de la Méditerranée. Jean-Rémy BEZIAS.