Le retour à la légalité républicaine
Le retour à la légalité républicaine
A Cannes, au lendemain de la Libération, un comité local de libération est installé par les nouveaux hommes forts pour répondre aux besoins urgents de la population (épuration, reconstruction, ravitaillement, transports, enseignement, presse, etc.). Cette instance civile provisoire présidée par le docteur Raymond Picaud, bien connu des Cannois sous le surnom de « médecin des pauvres », reconnue par le comité départemental de libération des Alpes-Maritimes, rassemble des représentants des mouvements issus de la Résistance. Par ailleurs, un commandement militaire, installé au pavillon d’Armenonville, collabore avec les forces américaines pour sécuriser la place et intègre, au sein de la garnison cannoise, un bataillon F. F. I. Deux mois plus tard, à l’image du comité local de libération, une délégation spéciale chargée d’administrer la ville est créée. Présidée par le très populaire docteur Picaud, elle s’installe sans heurts à l’hôtel Continental dans l’attente de la remise en état de l’hôtel de ville endommagé par les bombardements de la Libération. Reconduit à la tête de la municipalité lors des premières élections démocratiques organisées les 29 avril et 13 mai 1945, sous l’étiquette Front national, alliance de gauche, le docteur Picaud est néanmoins contraint de céder son siège au gaulliste Charles Antoni lors du scrutin suivant, en octobre 1947. Il lui est en effet reproché des dépenses trop importantes pour la construction d’un palais destiné à accueillir le festival international du film.
Guillaume Evangelista, directeur de l’imprimerie, est raflé et interrogé avec ses salariés en 1944 pour avoir imprimé clandestinement le journal Combat, organe de presse du mouvement de résistance Combat. Il est déporté au camp de concentration d’Oranienburg puis au camp de travail de Thil, en France, dédié à la fabrication des missiles V1 et des fusées V2. Libéré, il est soigné puis décoré pour ces faits de résistance.
Organe de presse du comité de libération de Cannes, Cannes-Riviera prend la suite du simple feuillet publié sous le titre « communiqué de presse ». Il paraît du 2 septembre au 10 octobre 1944.
La liberté retrouvée, Cannes se dote d’un quotidien d’information républicain, qui se veut : « hors de tout parti pris politique, au service de la France républicaine ». Il parait jusqu’au 2 septembre 1945 et cède la place au quotidien Nice-Matin.