Raymond Picaud (1882-1950)
Originaire de Dordogne, Raymond Picaud s’installe à Cannes à la veille de la Première Guerre mondiale pour y exercer son activité de médecin. Il ouvre un cabinet rue Joseph Barthélémy, dans le quartier de la Bocca. Dévoué envers les plus démunis qu’il soigne souvent gratuitement, le docteur Picaud, surnommé le « médecin des pauvres », gagne l’estime des Boccassiens. Décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre, ce Républicain convaincu, antifasciste, profondément humaniste, fait son entrée en politique au lendemain de la Grande Guerre, animé par le désir d’être utile à ses concitoyens. C’est d’abord en 1919, comme conseiller municipal sous la mandature d’André Capron, puis en 1925 sur la liste du Comité d’union des gauches, avant d’être nommé premier adjoint sous la municipalité de Louis Vial (1929-1931). En 1932, il quitte la rue Barthélémy pour s’installer chalet Gérôme, route de Fréjus.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans les services sanitaires avant de rejoindre la résistance locale dont il devient l’un des chefs en 1942. Dénoncé, il est arrêté à son domicile par l’OVRA et déporté en Italie l’année suivante. Fin mai 1944, il s’échappe et part se réfugier en Haute-Savoie, auprès de son fils aîné. Après le Débarquement de Provence, de retour à Cannes, fort de sa popularité, il est nommé président du comité de libération, président de la délégation municipale, puis maire d’avril 1945 à octobre 1947 sous l’étiquette Front national, alliance de gauche issue des combats contre l’occupant. Il est aussi élu conseiller général en septembre 1945 et choisit de siéger avec le groupe communiste et apparentés. Son action s’oriente vers la protection de l’enfance et de la jeunesse qu’il dote d’équipements majeurs. Pour autant, il ne parvient pas à conserver son siège de maire en raison notamment des vives critiques de ses adversaires qui lui reprochent les dépenses excessives engagées pour la construction du palais, projet qu’il défend ardemment. Il reste néanmoins conseiller municipal et continue d’œuvrer pour sa ville, dans le domaine sanitaire et social principalement, avant de décéder le 9 septembre 1950.
Un an après la mort de Raymond Picaud, le maire Jean-Charles Antoni et son conseil municipal décident de lui rendre hommage en donnant à la route de Fréjus la dénomination « Avenue du docteur Raymond Picaud ».