Accompagner le retour des prisonniers de guerre, des déportés, des déplacés
Au printemps 1945, les autorités préparent le retour des prisonniers de guerre, des requis du S. T. O. et des civils cannois déplacés. Le préfet, Paul Escande, affecte la somme d’un million de francs en faveur des rapatriés et appelle tous les maires et présidents de délégations spéciales du département à soutenir son action. Par conséquent, le 26 avril 1945, la délégation spéciale cannoise vote un crédit de 500 000 francs. La solidarité est le maître mot : tout ou partie des recettes perçues lors de manifestations, galas de bienfaisance et kermesses doit être reversé aux centres d’entraide des prisonniers de guerre et des déportés. Les besoins sont importants. Le centre d’entraide de Cannes, installé boulevard Carnot, à l’hôtel Cavendish, enregistre 550 familles de soldats en captivité en décembre 1944. De retour, les rapatriés bénéficient de mesures de secours : distributions de nourriture, de vêtements et versement d’un pécule. Quant aux déplacés, évacués d’office ou sinistrés, leur retour s’organise dans un contexte général de pénurie de logements qui impose des réquisitions d’office souvent mal vécues par les propriétaires.
Le département des Alpes-Maritimes compte 669 enfants envoyés en Isère pendant la guerre.
Entre 1945 et 1954, 950 ordres de réquisition sont émis par le préfet. Les intéressés doivent eux-mêmes proposer des logements susceptibles d’être réquisitionnés. Bien souvent, la taille de l’appartement est inadaptée à la composition de la famille et le montant de l’indemnité locative due en échange est disproportionné par rapport aux ressources des bénéficiaires.