Lettre du 20 février 1917

Lettre du 20 février 1917
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(cote 67S29)

Lecture par Monsieur  Grégor DARONIAN, comédien, ancien étudiant de l’ERAC.
Mots clés : camarades du pays, officiers, vie quotidienne, équipement

Aux armées, le 20 février 1917,

Bien chers parents,

 

Je viens faire réponse à la dernière lettre de Lulu qui m’est arrivée hier au soir et datée du 16.

Elle m’apprend que Lautier et Girard sont venus en permission. Cela va sans dire, ça fait plaisir.

Vous me demandez si j’ai reçu vos lettres pour le moment je ne pense pas toutes celles que vous le détaillez, je les aies reçues. J’ai écrit à mon Sergent Major pour qu’il m’envoie ma citation, aussitôt reçue, je vous l’enverrai.

Vous devez avoir reçu mes photos. Vous m’en ferez part dans les plus brefs délais. Il m’en reste encore quelques-unes, je vous les enverrai également. Mais part ici, c’est la bonne vie. Je ne prends pas la garde et je trouve que depuis que je n’ai plus mes galons, je suis cent fois mieux. J’ai espoir de les avoir à nouveau car dans la compagnie, il n’y a pas beaucoup d’anciens ou du moins ceux qui font fonction de caporal et que je connais ne savent même pas écrire, puis que j’ai fait des lettres pour ces gens-là. Vous voyez de l’intelligence de ces officiers, mettre des gens de la sorte

Je suis toujours en ligne. Le soir, je travaille au rapport jusqu’à 10 ou 11 heures, puis on se couche. Le lendemain à 6 heures, je vais porter le rapport au commandant de compagnie, après je fais la vaisselle et on n’a plus qu’un seul travail, c’est de manger.

La nourriture n’est pas abondante, mais quand il manque quelques choses, il y a avec nous un sergent de section qui est millionnaire, aussi c’est lui qui paye conserves ou tabac.

Pour le froid aux pieds, maintenant, il commence à dégeler, mais je suis à l’abri, car nous avons des, grandes bottes feutrées et souliers en caoutchouc. Comme je ne vois plus rien à dire, pour le moment, je remplis ma lettre de bons souvenirs de baisers pour tous.

 

Hervé

 

Comme vous m’aviez parlé une fois que vous aviez droit à m’envoyer un colis tous les mois, si vous pouvez m’expédier un au commencement ou à la fin, je saurais bien l’accepter.


Tout dévoué à tous, H.

 

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